Gabriel de Araceli est un orphelin de Cadix qu’un vieil officier de la marine espagnole prend sous son aile. C’est ainsi qu’à l'âge de 14 ans, il participe à la célèbre bataille de Trafalgar à bord du Santísima Trinidad. Le roman raconte les préparatifs, le déroulement et l'issue de cette bataille navale cruciale qui opposa en octobre 1805 la flotte franco-espagnole à la flotte britannique commandée par le vice-amiral Nelson. Celui-ci y trouve la mort, mais la défaite de ses adversaires est totale. Lire cet épisode majeur des relations franco-britanniques du côté espagnol est savoureux. Galdós, qui malmène la fierté française et s’amuse de l’exaltation héroïque des Espagnols, conduit son récit avec réalisme et humour. C’est un tableau social et vivant d’une guerre qui se veut conquérante. Benito Pérez Galdós, né en 1843 à Las Palmas de Gran Canaria et mort en 1920 à Madrid, est sans doute le plus grand romancier réaliste espagnol ; aujourd'hui, il est surtout connu en Espagne pour ses Episodios nacionales – dont Trafalgar est le premier des quarante-six romans – et Fortunata y Jacinta (1886-1887). Sensible aux tournures populaires, il utilise abondamment le dialogue. Excellent lecteur de Don Quichotte, son humour repose sur l'ironie.